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Nourrir, Protéger, Prospérer : Débloquer la santé musculo-squelettique et immunitaire avec les vitamines D, A et C*

  • Photo du rédacteur: Dr. Nadia Luca
    Dr. Nadia Luca
  • 29 août
  • 4 min de lecture

Quand il s'agit de construire des os et des articulations solides et de maintenir un système immunitaire équilibré, trois vitamines se distinguent comme des acteurs clés—la vitamine D, la vitamine A, et la vitamine C. Bien que chacune joue un rôle distinct, elles sont toutes importantes pour soutenir la santé et le bien-être général. Plongeons dans la science derrière ces vitamines et explorons comment elles contribuent à la santé musculo-squelettique et à la fonction immunitaire.


Vitamine D

La vitamine D est la carence nutritionnelle la plus courante dans la population nord-américaine (1). Les personnes vivant aux latitudes nordiques (>55 degrés) sont particulièrement à risque – pour référence, Ottawa est à 45 degrés et Edmonton est à 53 degrés ; ainsi, de nombreux Canadiens sont vulnérables. La vitamine D3 provenant du soleil est absorbée par la peau. La vitamine D2 et D3 sont également présentes dans de nombreux aliments, incluant les produits laitiers, les œufs, et les poissons gras comme le saumon. Une fois absorbée dans le corps, la vitamine D3 doit être convertie par le foie et les reins en sa forme biologiquement active connue sous le nom de 1,25 (OH)2D. Cependant, c'est typiquement la 25(OH)D qui est testée dans le sang. La vitamine D est cruciale pour l'absorption du calcium et du phosphate, qui sont requis pour la minéralisation osseuse. Les individus avec une carence sévère en vitamine D peuvent développer le rachitisme nutritionnel (minéralisation altérée des plaques de croissance chez les jeunes enfants) et/ou l'ostéomalacie (minéralisation altérée du tissu osseux chez les enfants et adultes), ainsi qu'une multitude d'autres problèmes de santé (ex. convulsions, problèmes cardiaques, retard de croissance). Il y a aussi des preuves que de faibles niveaux de vitamine D peuvent être associés à des taux accrus de douleurs articulaires (2) et de douleurs musculo-squelettiques généralisées (3).


Fait intéressant, la vitamine D interagit aussi étroitement avec notre système immunitaire. Elle supprime la production de protéines inflammatoires (cytokines) comme l'interleukine-2, l'interleukine-17 et l'interféron gamma. La vitamine D régule aussi la prolifération des cellules B et la production d'anticorps (4). La carence en vitamine D a été impliquée comme facteur de risque pour le développement de diverses maladies auto-immunes comme le diabète de type 1, la sclérose en plaques, l'arthrite rhumatoïde et les maladies inflammatoires de l'intestin. Dans une cohorte allemande de patients avec l'arthrite idiopathique juvénile (AIJ), les chercheurs ont trouvé que les patients avec des niveaux plus bas de vitamine D avaient des scores d'activité de maladie plus élevés, étaient plus susceptibles de progresser de l'oligoarthrite (≤4 articulations affectées) à un cours de maladie étendu (>4 articulations affectées) et avaient un risque plus élevé de développer une uvéite associée à l'AIJ dans les 3 premières années de maladie (5). Similairement, dans une cohorte de patients avec le lupus érythémateux systémique (LES), des niveaux plus bas de vitamine D étaient associés à une incidence plus élevée d'atteinte rénale (néphrite) et à des scores d'activité de maladie plus élevés (6). Bien que Santé Canada recommande une supplémentation de 400 unités internationales (UI) de vitamine D par jour pour les enfants et adolescents, il y a des preuves que les individus avec une maladie rhumatismale nécessitent plus que cela, jusqu'à 2000 UI par jour, surtout s'ils prennent des stéroïdes (7). De plus, les rhumatologues conseillent souvent à leurs patients d'éviter l'exposition au soleil pour prévenir les poussées de maladie, augmentant davantage le risque de carence en vitamine D.


Vitamines A et C

La vitamine A doit être ingérée et se trouve dans le foie, le poisson, les œufs, les produits laitiers, ainsi que les légumes verts et orange. La carence en vitamine A peut survenir chez les individus avec insécurité alimentaire ou des problèmes de malabsorption. Cette vitamine joue un rôle important dans la santé oculaire ainsi que dans le fonctionnement du système immunitaire inné et adaptatif. Les individus avec une carence en vitamine A peuvent développer la cécité nocturne et progresser vers la destruction de leur cornée (couche externe de l'œil), faisant de la carence en vitamine A la cause principale de cécité infantile évitable. La vitamine A est aussi importante pour combattre les infections comme la rougeole et les maladies diarrhéiques.


La vitamine C se trouve dans les agrumes, les baies, les légumes verts à feuilles et les poivrons. Il y a une tendance croissante de carence en vitamine C (aussi appelée scorbut) aux États-Unis, particulièrement chez les hommes avec des troubles neurodéveloppementaux et des habitudes alimentaires sélectives (8). La vitamine C est requise pour la synthèse du collagène ainsi que pour une fonction immunitaire appropriée et l'absorption du fer. Le scorbut peut donc mener à des saignements faciles, la fragilité osseuse et l'anémie. Les radiographies osseuses de personnes avec une carence en vitamine C peuvent ressembler à de l'arthrite inflammatoire, une infection osseuse ou de l'inflammation. Les saignements cutanés peuvent ressembler à des ecchymoses ou des éruptions vasculaires, ce qui pourrait imiter certaines maladies rhumatismales.


En résumé, les vitamines D, A, et C sont essentielles pour maintenir la santé musculo-squelettique et soutenir un système immunitaire équilibré. Du renforcement des os à la régulation des réponses immunitaires, ces nutriments jouent un rôle crucial pour nous maintenir en bonne santé. En prenant des décisions éclairées concernant nos habitudes alimentaires et nos besoins de supplémentation, nous pouvons prendre des mesures proactives pour nourrir, protéger, et prospérer pour une santé musculo-squelettique et immunitaire à long terme.


*Traduit par l'équipe TAPC


Références:

  1. Health Canada, 2012 Cat. No.: H164-112/1-2012E-PDF. ISBN: 978-1-100-20028-6. Do Canadian Children Meet Their Nutrient Requirements Through Food Intake Alone? - Canada.ca

  2. McNally JD, Matheson LA, Rosenberg AM. Epidemiologic considerations in unexplained pediatric arthralgia: the role of season, school, and stress. J Rheumatol. 36(2):427-33 (2009). 

  3. Alonso-Pérez, J.L et al. Relationship Between Serum Vitamin D Levels and Chronic Musculoskeletal Pain in Adults: A Systematic Review. Nutrients. 16, 4061 (2024). 

  4. Maruotti N, Cantatore FP. Vitamin D and the Immune System. J Rheumatol. 37 (3) 491-495 (2010).

  5. Sengler, C., et al. Vitamin D deficiency is associated with higher disease activity and the risk for uveitis in juvenile idiopathic arthritis - data from a German inception cohort. Arthritis Res Ther 20, 276 (2018). 

  6. Jiang L, et al. Serum 25(OH)D levels are associated with disease activity and renal involvement in initial-onset childhood systemic lupus erythematosus. Front Pediatr. 4;11:1252594 (2023). 

  7. Vojinovic, J., Cimaz, R. Vitamin D—update for the pediatric rheumatologists. Pediatr Rheumatol 13, 18 (2015).

  8. Reikersdorfer KN, et al. The Troubling Rise of Scurvy: A Review and National Analysis of Incidence, Associated Risk Factors, and Clinical Manifestations. J Am Acad Orthop Surg Glob Res Rev. 15;8(7):e24.00162 (2024).

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